Les doutes, la démotivation et le ras-le-bol se sont installés, et m’ont fait me sentir comme une merde. Ce n’est rien d’autre que la conjonction de tout un tas de trucs dont on se passerait bien : la semaine politique apocalyptique qu’on vient de vivre, le ras-le-bol de voir tous mes efforts sur Instagram réduits à rien à cause de cet algorithme de l’enfer qui plonge mes stats au fond du trou, la perspective de me retrouver avec un mois de juin au ras des pâquerettes financièrement parce que les ventes, comme prévu, sont mauvaises, et ça va continuer en juillet, et ça va continuer en juin, et il y a ce roman en cours d’écriture aussi, auquel j’ai du mal à croire parce que j’ai envie de l’écrire d’une certaine manière mais je m’empêche de le faire parce que je sais que certains lecteurs ne vont pas aimer, et puis le SPM, et puis et puis et puis et puis.
Du coup, j’ai dit stop, j’ai déconnecté Insta et j’ai pris le temps de réfléchir.
Et j’ai regardé mes plantes.
L’été dernier avait été un festival de fleurs et de nouvelles pousses. Pour une newbie des plantes comme moi, c’était non pas une victoire, mais un vrai miracle. Qu’est-ce que c’était génial, de se réveiller un matin et de voir qu’une nouvelle fleur de phalaenopsis est en train de s’ouvrir ! Cette année, en revanche, c’était bof. La faute au rempotage, mal effectué ? Au temps couvert et froid ? En tout cas, mes plantes ressemblaient à l’ambiance du moment : morose, grise, sans envie se sortir. Et puis…
Et puis ma Marie-Jeanne, orchidée avec sa fleur solitaire, qui décide enfin à réveiller sa deuxième tige après deux ans. L’anthurium qui démarre une nouvelle pousse, encore minuscule, presque invisible. L’autre phalaenopsis, la Maryse, lance trois nouvelles racines (qui vont encore une fois dépasser du pot, elle ne sait pas ranger ses affaires, elle). L’alocasia qui a dépéri pendant tout l’automne dernier, perdu toutes ses feuilles sauf une, et que j’imaginais crever pendant l’hiver, voilà qu’il sort une nouvelle tige.
Il y a aussi ce pépin de citronnier qui a décidé de continuer, vaillamment. Le ficus qu’on pensait ne jamais survivre à l’année dernière qui a pris 15 cm, de même que l’irésine et ses feuilles roses. L’euphorbe tout vert. Le schefflera et sa bouture réussie.
Je m’attendais à en perdre un certain nombre parce que je les avais mal rempotés. En fait, il fallait juste attendre un peu, parce que ça renaît toujours ces machins-là, tant qu’il y a de l’eau et de la lumière.
Alors je vais faire comme mes plantes : je vais continuer à écrire, partager mes livres, discuter avec mes lectrices & lecteurs, et attendre. Les premières pousses viendront toutes seules, peut-être au moment où on ne s’y attend pas, mais elles viendront. Et ensuite, il ne restera plus qu’à admirer les fleurs.
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Belle façon de voir les choses. Il y a des choses qu’on ne maîtrise pas (les algorithmes) d’autres qu’on maîtrise (notre patience). Autant porter le regard sur ce(ux) qu’on peut aider à grandir.
Quelque part, la sagesse, c’est de savoir faire la différence entre les deux, et se concentrer uniquement sur ce qu’on est capable de maîtriser 🙂
Regarder les fleurs est une bien belle activité ! Et j’aime beaucoup la métaphore. Contente que tes fleurs continuent à s’épanouir !
C’est très reposant et ça apprend la patience. Mais encore faut-il réussir à l’appliquer à soi !
J’adore la façon dont tu parles des plantes. . Prends soin de toi
♥♥♥
Je suis admirative de toutes tes petites plantes ! Je n’en achète plus trop depuis qu’on a la maison et le terrain qui sont déjà assez chronophages, mais je te rejoins totalement : quel bonheur de les voir grandir, renaître, faire une nouvelle feuille, une nouvelle fleur… Je trouve ta philosophie très juste même si ce n’est pas toujours facile de voir le quotidien ainsi, c’est bien de pouvoir prendre du recul de temps à autre !
On en a perdu plein depuis l’année dernière, et je suis contente que celles qui restent reprennent… Et alors je te l’avais déjà dit, mais que ce soit être chouette d’avoir un jardin ! Le plus difficile avec les plantes (et le quotidien), c’est qu’il faut de la patience et des milliers de petites actions pour que les choses se fassent. On a envie d’abandonner avant que les résultats n’arrivent, et c’est difficile de ne pas lâcher !
Ça fait d’autant plus plaisir de les voir renaître ou grandir alors !
C’est chouette, mais c’est du boulot. Cela dit, cette année, on entretient, mais on le laisse faire un peu ce qu’il veut (à part pour les fraisiers où j’essaie d’éviter l’étouffement par les herbes folles (dans le genre patience et répétition, ça se place en bonne place)). Mais il y a toujours de nouvelles choses à observer, de nouvelles fleurs, une plante qui a poussé, l’incroyable progression des lianes grimpantes…
Continuer avec patience et passion ✨
C’est la meilleure des méthodes !