Ça doit faire un an ou deux que cette tâche se trouve dans ma to do list : réécrire le billet sur la conception de plan de roman, billet qui date de 2018. Le temps a passé, ma méthode a quelque peu évolué et je dois reprendre le blog en main, c’est donc l’occasion de se lancer !
Pourquoi faire un plan ?
C’est une question qui se pose légitimement, en particulier si vous n’avez pas l’habitude de travailler comme ça. On a coutume d’opposer les architectes ( = les auteurs qui conçoivent un plan plus ou moins détaillé de leur roman avant de commencer à écrire) et les jardiniers ( = les auteurs qui commencent à écrire sans plan et qui se laissent porter par l’inspiration), mais tout ça ce n’est qu’une question d’ordre dans lequel on fait les choses. Peu importe que vous soyez architecte ou jardinier, vous aurez la même quantité de travail à faire sur votre roman, il n’y a pas de méthode meilleure qu’une autre. De toute façon, la plupart du temps, on ne choisit pas.
Je ne l’ai jamais caché, je suis une architecte hardcore. Je passe souvent plus de temps à concevoir mon plan qu’à écrire, et ce pour plusieurs raisons différentes :
- je suis flemmarde : je n’ai pas envie de reprendre mon texte en profondeur une fois que celui-ci est écrit. C’est autant, alors, bien travailler mon intrigue avant d’écrire, ce qui m’évitera les gros changements après (même si ce n’est pas toujours le cas).
- je travaille sur un ensemble d’œuvres et pas seulement un roman. Tout doit être d’équerre si je veux rester cohérente d’un livre à l’autre, en particulier la chronologie et les relations de cause à effet.
- j’aime les structures narratives complexes, par exemple quand il y a plusieurs arcs narratifs en même temps, des allers-retours entre le passé et le futur, etc.
- j’ai besoin d’avoir une vue d’ensemble de mon roman, en particulier une vue ‘consciente’. Ce que je veux dire par là, c’est que mon roman est contenu tout entier dans ma tête sous la forme d’une nébuleuse d’idées, de relations et d’événements très confuse. Si je veux raconter cette histoire, je dois moi-même la comprendre.
- je ne peux pas écrire si je ne sais pas où je vais. C’est aussi simple que ça. Je pars du principe qu’une histoire, c’est avant tout la trajectoire d’un personnage, et je ne peux pas savoir d’où part ce personnage si je ne sais pas où il va.
Tout ça ne veut pas dire que c’est moi qui ai raison. Je travaille ainsi parce que je ne peux pas faire autrement : si je ne conçois pas de plan détaillé, je ne suis pas en capacité intellectuelle d’écrire.
- je le répète, c’est MA méthode, je ne suis pas là pour vous l’enseigner ou pour vous dire que vous devriez faire comme moi.
- je ne procède pas toujours de la même façon à chaque roman : parfois, ça coule de source, parfois non. Je dois toujours m’adapter en fonction du projet, de ce à quoi il sert, de comment il m’est venu, etc. Le plus souvent, les projets les plus récalcitrants sont ceux qui maturent depuis longtemps dans mon cerveau et dans mes carnets.
- ce n’est pas infaillible puisqu’il m’est arrivé plusieurs fois de devoir quand même réécrire un premier jet de fond en comble.
1. L'idée
Tout part toujours d’une idée, une simple graine de quelque chose qui dit “tiens, j’ai envie de raconter ça”. Cela peut être plus ou moins vague en fonction de l’utilité du projet en question, c’est-à-dire dans mon cas de sa place dans le Grand Projet : je peux vouloir écrire un roman plus ou moins indépendant, ou alors un roman archi-important pour le GP. Quoi qu’il en soit, à chaque fois, le point de départ c’est juste une envie.
Voici quelques exemples d’idées initiales, pour des romans publiés ou des projets en attente :
- Le Phare au Corbeau : une histoire qui se passe en Bretagne avec une maison hantée par des fantômes
- Midnight City : l’histoire d’un écrivain qui n’arrive plus à écrire
- Les Voyageurs : les aventures d’un groupe de Voyageurs qui errent de monde en monde, alors que ces mondes disparaissent les uns après les autres
- Elisabeta : l’histoire d’une jeune femme qui parle au fantôme d’une Reine vampire piégé dans une poupée
- L’Épine Noire (la nouvelle version, qui sera écrite l’année prochaine) : comment les marcheurs de rêves vivent l’épidémie de Somm qui sévit en 2015 (cf Quand le soleil s’éteint)
- Inéluctable : une jeune femme prend en stop le mec qui est censé la tuer, conformément à un rêve prémonitoire
- L’Ombre dans la pluie : la jeunesse d’Oxyde, racontée à travers une affaire ancienne qu’il n’a pas réussi à résoudre et qui revient le hanter
En général, avec l’idée vient l’ambiance, les personnages principaux, le thème abordé, l’émotion que je veux transmettre, etc. Parfois je connais déjà les personnages, parfois je dois faire connaissance avec eux ; souvent, il manque une étincelle, quelque chose qui me dit “OK c’est bon tu peux y aller”. Quand cette étincelle n’est pas là, je ne considère pas que mon idée est bonne mais je note quand même l’idée et je la tourne dans ma tête pendant un temps.
L’étincelle, c’est quoi ? C’est le petit quelque chose qui rend mon idée singulière et digne d’intérêt, originale en somme (originale pour moi, au moins). C’est une autre idée qui entre en collision, une illumination, l’idée de génie, le truc qui relie toutes les idées jetées en vrac, le twist final… Alors attention, je préfère préciser mais ces idées ne tombent pas du ciel : il n’existe pas de muse invisible qui vient souffler son idée comme ça, il n’y a pas de hasard ou de résultat sans effort. Ces idées, je vais les chercher moi-même, je les déterre et les tire du sol en forçant. J’y passe beaucoup de temps, en relisant d’autres textes, en observant ma chronologie et en creusant mes personnages.
2. Un peu d'intention
Une fois que mon idée est là, j’ai en général la grande ligne de mon roman, le début et la fin, le pourquoi, le comment, des personnages, des scènes même. Mais ça reste des idées en vrac et je dois y mettre de l’ordre. Alors, avant toute chose, je me demande pourquoi les personnages font ce qu’ils font : pourquoi, dans quel but, ce qu’ils obtiennent à la fin, ce qu’ils perdent, ce qu’ils vont apprendre, quels sont les obstacles… En gros, je définis leur trajectoire.
Jusqu’ici, tout se fait dans ma tête, qui se change en machine à laver : elle brasse les idées et les éléments sans fin et me donne d’autres éléments, d’autres personnages, d’autres scènes, que je note sur des post-it ou dans un carnet, en vrac.
Un petit point sur les carnets
Je suis le cliché total de l’autrice qui a des dizaines de carnets où elle note ses idées de romans. En général, j’ai un carnet par projet, par série ou par univers, ça dépend du carnet et du projet en question, et je commence toujours par y mettre toutes les idées qui me passent par la tête sous la forme de liste. Je note tout ce qui me semble intéressant, même si je ne suis pas sûre de le garder (dans ce cas, je le précise) : si ce n’est pas noté, c’est oublié. Et j’ai déjà perdu trop d’idées qui me paraissaient importantes en faisant trop confiance à ma mémoire, alors que je sais parfaitement qu’elle me fera toujours faux bond.
C’est ainsi que je me retrouve avec des carnets dans lesquels il y a des dizaines de pages de notes en vrac, accumulées au fil des années. Comme ce sont des projets de romans qui ne seront pas écrits de sitôt, je sais d’avance qu’il y aura un gros tri à y faire, mais ça fait partie du jeu, surtout que je n’ai toujours pas réussi à reporter toutes ces notes sur un support informatique, bien plus pratique pour faire des recherches.
Pour l’élaboration de plan proprement dit, j’utilise plutôt des cahiers (à spirales, à petits carreaux), ce que je trouve bien plus pratique à manipuler. Surtout pour déchirer les pages.
3. Le flocon
Bien connue des auteurs, la méthode du flocon a littéralement changé ma vie. C’est bien simple, je l’utilise pour chacun de mes projets, et j’y reviens toujours quand j’en essaie une autre.
Pour rappel, la méthode du flocon a été créée/théorisée/enseignée par Randy Ingermanson, un écrivain américain qui enseigne la fiction et l’écriture. Elle consiste à concevoir son intrigue en partant du plus général pour aller vers le plus détaillé, en entremêlant l’histoire générale à celles des personnages.
En gros, on commence par résumer notre intrigue en une seule phrase ; puis on la développe en un paragraphe de 5 phrases, qui reprend les actes principaux ; puis on développe chacune de ces phrases en un paragraphe pour avoir un synopsis court d’une page ; puis enfin on développe ce synopsis court en un synopsis long de 4-5 pages. En parallèle, on fait la même chose avec les personnages qui font avancer l’intrigue (protagoniste, antagoniste, autres personnages importants) : on élabore le synopsis de cette histoire mais du point de vue de chaque personnage. Toutes ces étapes sont entremêlées, c’est-à-dire qu’une fois qu’on a écrit notre court paragraphe de l’histoire générale, on s’attaque aux courts paragraphes des personnages, puis on enchaîne sur le synopsis court général, puis celui des personnages, etc. En procédant ainsi, on avance étape par étape, et chacune se nourrit des autres, permettant ainsi de complexifier notre intrigue.
Je n’entre volontairement pas dans les détails car ce serait très long, alors je vous propose de lire la méthode sur le site Espaces Comprises, où Kanata l’a décortiquée et traduite. C’est très bien fait et je me réfère toujours à ces articles quand je travaille sur un nouveau projet.
La méthode du flocon se fait entièrement à la main dans un cahier dédié (ou dans le carnet d’origine si le projet n’est ni long ni complexe). J’écris tout à la main car cela me permet de mieux “enregistrer” ces étapes dans mon cerveau, de mieux les retenir, et de ne pas me disperser si j’écris sur ordinateur. En revanche, je recopie les synopsis généraux court & long sur ordinateur car ainsi, je les imprime et je peux les avoir sous les yeux en plus lisible pour bosser sur l’étape suivante.
J’use et abuse des surligneurs, du correcteur, et je n’hésite pas à retirer des pages du cahier quand le résultat ne me satisfait pas : j’ai besoin de ce “bricolage” pour avoir quelque chose de concret à manipuler. Il m’arrive parfois de réécrire plusieurs fois un synopsis, de revenir en arrière et de tout changer, de tout reprendre à zéro, même.
J’utilise aussi mon cahier pour y noter des éléments importants comme des chronologies, des plans, des recherches quand il faut aborder un sujet précis, le déroulement d’un événement, etc. Je ne fais quasiment jamais de schémas, et certainement pas de cartes heuristiques : j’en suis incapable ! Je préfère prendre le temps de rédiger quand il faut développer un événement ou un concept particulier.
Je passe aussi beaucoup de temps sur des fiches personnage, mais pas celles que vous croyez : je ne m’intéresse pas à leur couleur préférée, leur date de naissance ou ce qu’ils aiment manger, je m’attarde surtout sur leurs motivations profondes, leurs ennemis intérieurs, leurs traumatismes, leurs défauts et les conséquences de ces défauts sur leur vie. Il s’agit d’éléments classiques à développer dans la création d’intrigue (les scénaristes de films hollywoodiens vous en parleront en long en large et en travers), et pour moi il s’agit de l’aspect le plus important de la conception de mon roman. C’est grâce à ces informations que je peux raconter mon histoire.
4. Le Very Big Synopsis
Une fois mes personnages correctement définis et mon grand synopsis rédigé (celui de l’étape 7 de la méthode de flocon, il fait 4 pages et résume l’intrigue), je stoppe. Je ne rédige pas les synopsis détaillés des personnages (étape 8), je me contente d’un plus court pour chacun ; seuls le protagoniste et l’antagoniste ont droit à ce long synopsis.
C’est là que j’attaque le Very Big Synopsis, le Synopsis de la Mort, celui qui fait 10 pages (au moins). C’est mon arme secrète ! Pour le rédiger, je reprends mon synopsis long et je le développe en y racontant toutes les scènes que je veux ajouter dans le roman, du moins celles qui dépendent de l’intrigue principale. Je n’hésite pas à alterner entre les points de vue principaux, et je décris la situation initiale sur une page entière, qui se termine sur l’élément déclencheur. Ensuite, s’il y a des arcs secondaires importants, je les rédige de la même façon. Par exemple, pour Midnight City, j’avais deux synopsis, celui de l’arc principal avec Samuel et celui de la Cité de Minuit avec Cyan ; quand il y a plusieurs temporalités, je rédige un synopsis par époque, comme pour le Phare au Corbeau où j’avais trois synopsis, ou l’Ombre dans la pluie qui en avait deux ; pour la précédente version de l’Épine Noire, j’avais sept synopsis différents !
Une fois ces synopsis rédigés, je les tape à l’ordinateur, je les corrige, les relis et les imprime.
5. Le plan, enfin
“Nous y voilà ?” demanderez-vous. Presque ! Ici, je fais une première mouture du plan. Armée de mon stabilo, je commence par délimiter le premier chapitre sur mon synopsis, en général la situation initiale avec toutes les infos primordiales à donner au lectorat. S’il y a trop d’infos, je les délaie dans les deux ou trois premiers chapitres. L’élément déclencheur doit logiquement arriver dans le premier chapitre.
Puis, dans mon cahier, je commence à noter le plan. Déjà, s’il y a un prologue de prévu, je le note en premier, même s’il ne figure pas dans le synopsis (qui développe l’intrigue, du coup le prologue n’y est pas forcément). Ces derniers temps, j’ai tendance à ne plus rédiger de prologue, préférant attaquer directement au chapitre 1, mais ça dépend surtout des projets.
Vient ensuite le chapitre 1 : j’y résume ce que j’ai surligné dans mon synopsis en quelques phrases rapides, détaille les scènes, etc. Je précise aussi le point de vue, les personnages présents, la date et le lieu, et les informations importantes que je veux partager dans ce chapitre : l’introduction de tel personnage, de telle situation, de tel concept, etc. Je fais très attention à ne pas surcharger d’infos ce premier chapitre, en particulier quand il y a beaucoup de choses à expliquer. Puis, sur le synopsis, je note le numéro du chapitre à côté du passage surligné, et je passe au suivant.
Je procède ainsi pour tous les chapitres, en indiquant les scènes, les idées, parfois même les bouts de phrase ou de dialogue qui me viennent, et surtout les infos et les révélations. Je n’hésite pas à expliquer à moi-même ce que je veux faire avec tel ou tel chapitre, quelle est son utilité ou quelle émotion je dois transmettre au lecteur ; en gros, j’y mets tout ce que je veux, de façon à ne rien oublier. Je ne me prends pas la tête à noter le nombre de signes voulu en revanche, car je suis incapable de quantifier la longueur d’une scène ou d’un chapitre.
Quand il y a plusieurs synopsis, j’alterne les chapitres : je passe d’un synopsis à l’autre en fonction de ce que je veux raconter, et surtout je fais attention aux informations et aux révélations. Je n’hésite pas non plus à associer une couleur de surligneur par synopsis, de façon à les identifier au premier coup d’œil.
6. Découpage collage
Des fois, pourtant, j’ai du mal à avoir une bonne vue d’ensemble de mon projet, ou alors je me rends compte que ce que j’avais prévu est bancal. C’est le cas par exemple quand j’alterne les époques, les points de vue ou les arcs narratifs. Pour Elisabeta par exemple, j’alterne les points de vue de deux personnages qui savent des choses différentes et qui n’ont pas la même trajectoire ; à un moment, je me suis emmêlée les pinceaux. Pareil pour la précédente version de l’Épine Noire : il y avait tellement d’arcs narratifs que je me suis embrouillée. Du coup, qu’est-ce que je fais quand je suis perdue ? Je sors les ciseaux et la colle !
Avant ça, je définis précisément les événements, sous forme chronologique cette fois. Je définis les événements jour par jour, heure par heure, parfois à la minute près, en les reportant sur le programme Aon Timeline : cela me donne une bonne idée du déroulé de mes scènes.
Puis, s’il faut les raconter dans le désordre, ou en alternant les points de vue, je procède à un peu de loisir créatif en mettant les mains dans le cambouis : je prends une feuille de papier, je résume chaque scène en une demi-phrase, je découpe chaque scène pour en faire des petits papiers que j’étale sur mon bureau. Puis je les change de place pour arriver à un ordre qui me convient. Ça peut prendre du temps, mais au moins j’ai une idée précise de ce que je veux. Quand je suis satisfaite, je colle ces morceaux de papier dans l’ordre final sur une page de mon cahier.
Et si l’ordre final est vraiment bousculé ? Je refais mon plan de A à Z.
7. Post-it party
Une fois arrivée à cette étape, je n’en ai pas encore terminé. Car souvent, il me reste un certain nombre de notes de mon carnet (les fameuses idées mentionnées au début de ce billet) qui n’ont pas trouvé leur place dans le plan. Parfois parce que j’ai oublié, parfois parce que leur place n’est pas si évidente, parfois parce qu’il s’agit d’un détail mais qui doit absolument figurer dans le plan… Quand cela se produit, je sors mes post-it !
Je note une idée par post-it (qui peuvent avoir plusieurs tailles) et je les colle sur les pages du cahier, sur les bons chapitres. Je n’hésite pas à relire toutes mes notes au cas où, histoire de ne pas les oublier ; et, en cours de rédaction ou même de correction, s’il me vient une idée ou un élément important à ajouter, hop, je les note sur un post-il et je les mets dans le cahier. Pour ne pas les perdre, je note le numéro du chapitre correspondant (car parfois les post-it se détachent).
8. Des listes pour les gouverner tous
On arrive à la fin, ouf. Mon cahier, une fois rempli de son plan, doit aussi servir pendant la rédaction et pendant la correction : en cours d’écriture, je n’hésite pas à noter tout ce qui me vient en tête sur des pages vierges, comme des remarques, des pistes d’amélioration, les points que je ne trouve pas réussis, que je devrais réécrire, retirer, etc. Je fais très peu de travail structurel pendant l’écriture, c’est-à-dire qu’en général je ne relis pas ce que j’écris et je ne reviens pas en arrière pour modifier quelque chose. La seule exception, c’est quand le changement est vraiment énorme, comme par exemple l’ajout ou la suppression d’un personnage en cours de route, un événement important qui change, etc. Ça doit valoir le coup de revenir dessus, en gros, pour que je décide de le faire. Sinon, je le note.
Je note également les remarques pour la correction. Je me préviens de faire attention à l’orthographe de tel ou tel truc, ou la manière de l’écrire, ou même quand il faut changer un nom parce que j’en ai trouvé un meilleur, etc. Là, ce sont des infos qui serviront à la correction de la forme du roman.
(photos ci-contre : en haut, la liste des éléments de fond à vérifier pour la 1ere version de l’Épine Noire, en bas la liste des éléments de forme à vérifier pour L’Ombre dans la pluie)
9. Et maintenant, on écrit !
Mon plan est terminé, solide et clair, je peux me lancer dans la rédaction de mon roman. Tout ce travail peut prendre quelques jours (c’était le cas d’Érèbe, du Phare au Corbeau, de l’Ombre dans la pluie) ou quelques semaines, ça dépend du degré de complexité du truc, mais ce n’est jamais du temps perdu. Aussi, comme je le disais plus haut, ce n’est pas une méthode infaillible car il m’arrive souvent de devoir retravailler un texte en profondeur malgré le travail effectué sur le plan. Mais au moins, ce dernier ne me sert pas à rien, car il est là dans les grandes lignes !
Très souvent, quand j’arrive au dernier quart, je prends le temps de le remettre à plat : les choses évoluent en cours de route, les personnages dévient un peu de leur route et je me retrouve avec un plan fouilli, des infos pas délayées comme prévues ou des révélations qui ont changé. Du coup, je reprends mon plan, je revois les chapitres, les redistribue, etc. Cela arrive quasiment à chaque fois, et pareil, ce n’est pas du tout du temps perdu.
Voilà pour ce long topo ! Encore une fois, il ne s’agit pas d’une méthode mais uniquement de ma manière de faire. C’est un peu foutraque et difficile à résumer, mais parce que j’ai appris à procéder ainsi au fil des ans. Je ne peux pas garantir que vous arriverez à un résultat si vous essayiez de faire la même chose, c’est à vous de trouver votre propre méthode !
Si vous avez des questions ou des remarques, n’hésitez pas à les laisser en commentaire !